Passeurs d'Histoires
Certains contes, pour ne pas dire tous, pré- existent. J'ai l'intime conviction que nous conteurs, sommes des passeurs d'histoires; qu'au-delà de la création, les contes eux-mêmes résident quelque part, n'attendant qu'un esprit ouvert à l'instant t pour s'y insuffler. Je n'écris pas. Tout part d'une idée ou d'un thème, parfois même d'un besoin. Je parle à cet imaginaire, et c'est au fur et à mesure que le conte se construit, changeant parfois totalement de direction. Au creux d'un fauteuil, dans la nature ou assise à l'entrée d'une caravane, je laisse venir puis j'avance, dans le dédale des mots où aucun personnage n'a d'emblée le premier rôle. J'ai le regard fixe, je suis dans une bulle impénétrable: L'histoire grandit si je lui laisse assez de temps, assez de place. Ma page blanche est le silence. Quand je commence à chuchoter, les dés sont jetés. Ainsi depuis 18 ans, j'ai dû me ra